Les licornes Africaines vont plus ou moins bien, L'Ouganda et le Kenya cherchent des solutions contre les fonctionnaires fantômes.
Tech en Afrique
- Lors de l'épisode précédent on avait étudié Jumia et ses difficultés pour atteindre la rentabilité. En marge de l'annonce de leurs résultats du quatrième trimestre, la société a annoncé le licenciement de 20% de son personnel (900 employés). Au final en 2022, la licorne africaine aura enregistré des pertes de 207 millions de dollars (hausse de 5%) et une baisse des clients actifs trimestriels (3,8 millions à 3,2 millions). Autre mauvaise nouvelle, le nombre de commandes a également baissé de 12.5%. Malgré tout, l’avenir semble prometteur pour Jumia car l’entreprise a réussi a réduire ses pertes d’exploitations de 41%.
- D’une licorne à une autre, Flutterwave a reçu ses licences pour opérer en Egypte. Les licences obtenus permettront à la fintech d’agir en tant que fournisseur officiel de services de paiement dans le pays. Ce qui inclus la collecte des paiements au nom de ses clients et le règlement des paiements localement et globalement. Elles permettront également à Flutterwave de déployer la suite de produits Flutterwave for Business, qui comprend la boutique, les liens de paiement et les factures. Flutterwave facilite les transactions transfrontalières dans plusieurs devises pour les entreprises mondiales, dont Uber.
- Les nouvelles sont un peu moins bonnes chez Chipper Cash, qui va licencier environ 12,5% de son personnel. Selon des sources de TechCrunch, plus de 50 employés ont été touchés dans plusieurs départements ; avec environ 60% des personnes licenciées dans l’équipe d’ingénierie. Depuis sa création, l’entreprise a levé plus de 305 millions de dollars auprès d’investisseurs. Pour rappel Chipper Cash, une des autres licornes d’Afrique offre un service de paiement transfrontalier peer-to-peer sans frais en Afrique (7 pays actuellement : le Ghana, l’Ouganda, le Nigéria, la Tanzanie, le Rwanda, l’Afrique du Sud et le Kenya). La fintech revendique aujourd’hui plus de 5 millions d’utilisateurs à travers le continent.
- L'Angola va investir 89 millions de dollars pour construire son infrastructure cloud d'ici 2024. Les objectifs visés sont de faciliter l’obtention par la population de certains services publics, de promouvoir le développement numérique de l’économie nationale, et de rapprocher les citoyens des actions gouvernementales. Ce projet vient en complément du réseau dédié, qui interconnecte tous les départements ministériels angolais et l’assemblée nationale, dans un anneau de fibre d’une capacité de 50 Go.
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Bolt, le concurrent de Uber annonce un investissement de 500 millions d'euros en Afrique.
Bolt est une entreprise estonienne de mobilité partagée qui permet de commander un chauffeur depuis son smartphone. Avec 100 millions d’utilisateurs dans le monde, dont près de la moitié (47 millions) en Afrique, ils se placent comme des concurrents sérieux d’Uber dans plusieurs marchés ; spécialement en Afrique de l’Est, au Kenya où ils ont installé un quartier général pour mieux piloter leur expansion sur le continent. Bolt est actuellement opérationnel dans sept pays africains dont le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Nigeria, le Ghana, l’Afrique du Sud et la Tunisie. Ce nouvel investissement devrait permettre de porter le nombre de chauffeurs en Afrique de 900.000 à 1.200.000 . La société prévoit également d’augmenter le nombre de ses collaborateurs (200 actuellement), tout en établissant des bureaux supplémentaires à travers le continent. Pourtant dans le même temps, 17 employés de la firme ont été licenciés au Nigeria. Licencier pour mieux recruter ?
L’IA à toutes les sauces
Après le lancement en grandes pompes du nouveau Bing (le moteur de recherche), qui a propulsé Bing (l’application mobile) dans le top 5 de l’App Store, Microsoft a du appuyer un peu sur le frein. En effet, au bout d’un certain temps de discussion et en lui forçant un peu la main, Prometheus alias Sydney (le surnom du modèle de langage) devenait un peu déroutant dans ses réponses. Des utilisateurs recevaient suivants les échanges, des menaces directs ou des déclarations d’amours. L’IA pouvait même se facher quand on lui faisait remarquer qu’elle fournissait des informations erronées.
Dans le même temps, Meta le mal-aimé d’Internet n’est pas en reste. Après avoir lancé Galactica bien avant GPTChat, puis avoir fait demi-tour 3 jours après suite aux critiques énoncées par les scientifiques, la société de Mark Zuckerberg revient à la charge. Ce dernier a annoncé ce 24 Février LLaMa, un modèle générationnel similaire à GPTChat mais moins gourmant à faire tourner. Il serait dix fois plus petit en taille, et pourrait tourner sur un seul GPU. Autre chose à son avantage, il serait dénué de tout parti pris et de toute erreur factuelle.
Mais la bataille de l’IA semble être déjà gagné par OpenAI qui peut se targuer d’avoir réussi à cumuler en à peine un semestre plus de 100 millions d’utilisateurs pour son produit. OpenAI qui aujourd’hui est devenu la société qu'elle a promis ne pas devenir. D’une entreprise initialement à but non lucratif, vers son accord à plusieurs milliards avec Microsoft, la société derrière GPTChat poursuit son chemin vers la rentabilité. OpenAI a d’ailleurs abandonné son statut d’association à but non lucratif et est devenue une société à "profit plafonné". Elle vient également de s’associer à Brain pour apporter l’apprentissage automatique aux opérations de Coca-Cola. On peut se demander si notre société dans sa forme actuelle est prête à un tel bouleversement. Et pourtant, aucun secteur ne semble réfractaire ; ni les auteurs ou les pasteurs.
Brèves
- La Gambie et le Kenya vont mettre en place le pointage biométrique des fonctionnaires : le but est de fournir aux administrations, le moyen de lutter contre l’absentéisme des fonctionnaires et de déceler les travailleurs fantômes.
- Open IA lance des APIs officiels pour GPTChat & Whisper. GPTChat, le modèle conversationnel qui s’appuie sur GPT 3.5 pour offrir une interaction simili humaine, et Whisper le modèle de transcription de l’audio en texte, sont désormais disponibles et intégrables dans tout type d’applications par les développeurs au travers d’une API publique. Pour cela il faut avoir un compte OpenAI, ajouter un moyen de paiement et bien entendu ne pas enfreindre les règles d’utilisation de ces services.
- Google ajoute le cryptage côté client à Gmail et Google Calendar. Déjà disponible dans Google Drive, Google Docs, Google Sheets et Google Meet, le cryptage client permet un chiffrement des données avant l’envoi vers les serveurs de Google. Ces données restent donc illisibles pour tout hackeur ou employé malveillant de Google, qui les intercepteraient.
- Le rachat de Figma par Adobe pourrait être retoqué par les autorités de régulation de la concurrence de l'Union Européenne. Sur demande de régulateurs nationaux, la Commission Européenne est entrain d’étudier l’accord de rachat trouvé entre Figma et Adobe, notamment son impact sur la concurrence. Cette action vient s’ajouter à celle de l’autorité britannique de la concurrence et des marchés et de la justice américaine qui également étudie l’opération financière qui ferait de Figma, le fabricant de logiciels privé le plus cher de l’histoire.
- WhatsApp travaille sur un outil de newsletter privé. Le service de messagerie travaillerait actuellement sur une nouvelle fonctionnalité appelée Newsletter . Les newsletters seraient un outil un à plusieurs pour diffuser des informations. Il permettrait aux utilisateurs de suivre les diffuseurs de leur choix et de recevoir des actualités directement dans l’application.
- Après les Etats-Unis, c’est au tour du Canada et de l'Union Européenne d’interdire l’installation de TikTok sur les appareils gouvernementaux. TikTok présenterait un niveau « inacceptable » de risque pour la vie privée et la sécurité.
- TikTok a annoncé une limite de 60 minutes de temps d'écran pour ses utilisateurs en dessous de 18 ans Après donc une heure de visionnage consécutif, un écran d’indication devrait apparaître pour informer l’utilisateur. Cette limite peut être désactiver par défaut, ou passer en entrant un code (qu’on peut définir dans les paramètres).